Photo
© P.Domec
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Deux
numéros dans la plus pure tradition espagnole, présentés
par "Los Caballos Espagnoles" du Centro Ecuestro d'Albacete : guitare
sèche, flamenco et ambiance espagnole pour le final avec cinq chevaux
dans des piaffers sonores, sur plancher, parfaitement maîtrisés
et Haute-Ecole avec Marisol Lopez, belle amazone, sortie d'un tableau
de Goya, à la cadence de trot malheureusement trop rapide et saccadée,
accompagnée d'une musique "internationale" insipide, qui ne retrouvera
sa grâce qu'au galop dans de belles pirouettes et au piaffer. Instants
de charme tout en fluidité et en rondeur avec Laurence Capdequi
accompagnée par quatre gymnastes dans un travail de GRS au ruban.
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Les
institutions
Fidèles
parmi les fidèles, les Haras Nationaux réussissent
le très difficile exploit de réunir ensemble les neufs races
de chevaux lourds français dans un seul et même attelage,
un authentique grand break de chasse de 1876, mené de main de maître
par Louis Basty.
La
Garde Républicaine, qui depuis des années nous a enchanté
par ses créations, présentait cette année un pas de
trois accompagné du baryton Rodrigue Caldéron et de
la soprano Elisabeth Conquet ainsi que d'une pianiste sur le thème
de Faust et de Carmen. Chanteurs lyriques et chevaux se côtoient
mais ne communient pas. C'est beau mais la magie ne prend qu'à de
rares moments. On pouvait faire d'ailleurs le même reproche aux galas
du Cadre Noir à Bercy avec Julia Miguenez puis avec Patrick Dupont.
Le
Cadre Noir, dont il faut saluer la nouvelle apparition aux crinières
d'or avec Christophe Chapuis et le lusitanien à la blancheur
immaculée, Verdi, aux longues rênes, sur une chorégraphie
imaginée par Maurice Galle, "Au bon vieux temps du noir et blanc".
Les mouvements sont projetés et amplifiés sur un écran
géant de draps tendus sur la diagonale de la piste, exploitant le
phénomène d'ombres chinoises: le cheval apparait alternativement
devant et derrière le drap.
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Les
troupes constituées
Le
procédé est repris par les "Cavalcades de Chambord"
avec Dorothée Aubry et Patrick Julien, leurs écuyers
et leurs 17 chevaux, qui, chapitre après chapitre tournent pour
nous les pages d'un livre d'équitation classique. Un plaisir agrémenté
d'un clin d'œil à un autre art bien français, l'escrime.
Un
shetland aux caprioles explosives clôt avec gaîté cette
présentation très réussie. En début de spectacle,
ces cavaliers avaient renoué avec une tradition un peu perdue aux
Crinières d'Or, un grand carrousel à huit, au galop, à
la chorégraphie impeccable, inventive, dynamique, en habits d'époque
au son des tambours et des pipeaux.
"Les
chevaliers sans peur et sans reproche du Puy du Fou" en Vendée
ont animé trois tableaux hauts en couleur. Je préfère
passer sur l'empalement morbide d'un fantassin, scène déplacée
dans le cadre des Crinières d'Or, pour ne retenir que la fantastique
cavalerie des huit chevaliers en armures avec lances, écus, étendards,
heaumes empanachés, s'affrontant dans un tournoi équestre
puis à pied dans des cascades bien réglées, enlevées,
appréciées du public.
Cette
troupe très professionnelle, capable de créer des ambiances
différentes a su nous captiver avec ses animaux sauvages (loups,
ours, rapaces), par un excellent travail de fauconnerie. Les aigles, indifférents
aux projecteurs et à la musique, qui ne manquent jamais leur proie,
font le spectacle, quelquefois au-delà du prévisible !
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Enfin,
tradition toujours renouvelée à Cheval-Passion, le voltigeur
de 19 ans Stéphane Kofi, ancien de la troupe Zingaro, sur
ses chevaux Tapoulka et Taraudo présente une voltige classique en
cercle, sans aide extérieure ni chambrière, avec beaucoup
de fluidité et d'aisance, terminant à vive allure dans des
figures de voltiges cosaques endiablées qui ont déchaîné
le public.
Un
grand et beau spectacle…Vivement l'année prochaine !
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