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L'ACTION IMPULSIVE DE L'ASSIETTE

 

Que doit-on comprendre de l'expression "pousser son cheval avec l'assiette" ?
Cette "poussée" est-elle liée à une action des jambes ?

Ces questions m'ont été posées à plusieurs reprises ce mois-ci.
 

Pousser un cheval ? Avec son assiette ? Avec ses jambes ?
Que de gesticulations inefficaces, disgracieuses, perturbantes pour le cheval, peut-on observer couramment… mouvements de bassin, de buste, actions de jambes dures…

L'assiette est la façon de s'asseoir et de répartir son poids dans la selle afin d'amortir, d'accompagner et de contrôler le mouvement et l'équilibre du cheval. Chaque modification de la répartition du poids dans l'assiette déplace le centre de gravité de l'ensemble cavalier/cheval. On peut donc agir sur l'attitude, l'allure et le mouvement du cheval par l'assiette, aide essentielle qui prime sur toutes les autres. De son action, de son opportunité et de sa finesse, dépendent la justesse des aides, des jambes, des mains.

L'assiette, par la flexibilité du rein qui accompagne (et absorbe) les mouvements du cheval, permet de transmettre les désirs du cavalier. Elle permet donc de freiner ou de "pousser" un cheval, finement, délicatement.

Pousser en avant, c'est-à-dire mettre en mouvement vers l'avant, changer d'allure (pousser au trot, au galop), engager un cheval, l'asseoir…

On ne doit pas déplacer l'assiette, bouger, "cirer" la selle… mais alléger ou charger l'une ou l'autre de ses parties pour obtenir l'allure ou l'attitude souhaitée.

Charger l'arrière de l'assiette (je n'ai pas dit l'arrière de la selle en bougeant, en se déplaçant dans sa selle) provoque le fléchissement des articulations du cheval et l'abaissement des hanches : on rassemble, on assied le cheval, on relève l'avant-main.

Le cavalier, tout en restant droit, va donc s'asseoir davantage : il charge l'assiette plus fortement en descendant dans sa selle, en aplatissant bien les fesses, poussant sa ceinture en avant, le nombril vers les oreilles du cheval, rein légèrement cambré sans pour autant creuser son rein à l'excès ni mettre son dos en arrière.
La mobilisation du rein vers l'avant assied le cheval, raccourcit l'allure.

Alléger entraîne l'extension de l'allure : le cheval peut détendre ses postérieurs et se porter vigoureusement en avant : on étend le geste.
Le cavalier allège son assiette en remettant son rein plat, voire très légèrement voussé, en serrant un peu ses fesses.

Le cavalier sera donc dans sa selle, souple et lié au cheval. Le rein, le bas du dos, l'assiette qui reçoit et répartit ce poids poussent et dominent le cheval. Le buste, qui permet par son placement de modifier l'assiette, est essentiel.

Descendre son assiette suppose l'ouverture de l'angle cuisse/tronc, cavalier assis, buste grandi et décontracté, épaules basses.
Un cavalier peu sûr de lui, tendu, préoccupé, aura des difficultés à s'asseoir profondément, moelleusement, dans une assiette souple et liante. 

L'action de la jambe, descendue, relaxée, confirme et renforce l'action du rein, de l'assiette. Mais la jambe seule est peu efficace. La main ne fait que canaliser.

L'assiette du cavalier ne doit bouger ni plus ni moins que le dos du cheval.
L'opportunité, la justesse, le dosage de l'action de propulsion assiette/jambes permettent d'obtenir le résultat souhaité.

Plus on fait, moins ça va.
Moins on fait, mieux ça va.

Agissez peu et à propos, pour l'assiette comme pour le reste.

Sommaire

 

Attitude-Position / Pas / Trot / Galop / Epaule en dedans / Appuyer
Changement de pied isolé / Changements de pied rapprochés / Pirouette / Piaffer / Passage / Pas espagnol / Levade / Débourrage / Extérieur et Haute-Ecole

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