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RENES FIXES

Les rênes fixes ne sont-elles pas rigides ?
Ne vaut-il pas mieux des élastiques ?
Peut-on employer des rênes fixes avec le jeune cheval avant qu'il n'ait pris contact avec la main ?
La main du cavalier n'est-elle pas plus légère que les rênes fixes pour prendre et rendre ?
Qu'en pensez-vous ?

Les questions sont nombreuses ce mois-ci. Beau sujet en vérité.

Les rênes fixes doivent être en cuir souple, réglables, attachées à la sangle ou au surfaix juste en dessous des quartiers de la selle et aux anneaux du filet par un simple mousqueton. Elles ne doivent pas pouvoir s'étirer. Les élastiques agissent comme une main dure : lorsque le cheval tire, ils ne résistent pas suffisamment, ils manquent de fermeté et le cheval fait de la force. Lorsque le cheval cède, les élastiques tirent à leur tour pour se détendre et font de la force vers l'arrière. La rêne fixe résiste sans s'étirer et cède à la fraction de seconde où le cheval cède : elles ne sont donc jamais rigides ou dures. Elles ne font pas d'erreurs. Elles savent être fermes quand il le faut et céder à bon escient.
Elles correspondent à une très bonne main.
Les rênes avec un anneau en caoutchouc au milieu sont acceptables quoique moins bonnes.

Peut-on les employer avec un jeune cheval ?
Oui, pour les raisons invoquées ci-dessus. La rêne fixe ne fait pas d'erreur, contrairement à la main de nombreux cavaliers dont la fermeté, la légèreté, l'opportunité sont très aléatoires. La main du cavalier débutant, ou de celui qui manque de sensibilité, de tact et de savoir-faire, est rarement savante.

La rêne fixe est une main savante.

Elle permet d'arrondir, d'équilibrer, de placer et de muscler le jeune cheval sans lui faire supporter le poids du cavalier. Elle permet donc au jeune cheval d'apprendre la main, de la respecter, et de céder. Elle prépare et confirme un contact confiant de la main.

Mal réglée, elle est inutile ou nuisible, provoque des défenses comme une mauvaise main ou une main inexperte. La rêne fixe n'est bonne que si elle est correctement ajustée.
Elle ne s'utilise qu'à la longe, essentiellement au trot et au galop, jamais monté.

Les première fois une extrême prudence s'impose : réglez vos rênes très très lâches, pendantes même. C'est une grosse erreur que de chercher à placer dès le premier essai. Les chevaux très réactifs, les chevaux de sang, les chevaux raides ou très contractés peuvent réagir violemment, s'acculer, se cabrer et se renverser, partir en ballotade.

Dès que les rênes sont en place, très lâches, je le répète, portez toujours immédiatement mais sans précipitation le cheval vers l'avant sur le cercle au trot.
Encadrez bien le cheval. Un aide peut éventuellement tenir la chambrière en décrivant à deux ou trois mètres de vous et autour de vous un cercle tout en restant derrière les hanches du cheval.

Obtenez un trot calme, sans chercher à trop pousser le cheval. Observez ses réactions. Lorsqu'il est relaxé, arrêtez, récompensez.
Procédez de même aux deux mains.
Ajustez alors peu à peu les rênes fixes, en plusieurs séances éventuellement, la rêne intérieure légèrement plus courte de quelques centimètres. Jouez sur la longueur des rênes et sur la hauteur de l'attache à la sangle.
Le réglage est fonction de la conformation du cheval et de son degré de dressage.

Règles d'or :
- agissez progressivement
- les rênes ne doivent jamais agir avec force
- le cheval ne doit pas être encapuchonné.

Le placer ne sera pas trop haut : nuque plutôt légèrement trop basse que trop haute. Le réglage est parfait lorsque le cheval se soutient, dans un début de rassembler, correctement incurvé, placé, actif et relaxé sur des rênes moelleuses, tendues par le simple poids du cuir.

Utilisez des rênes fixes au débourrage, avec un jeune cheval, en début de séance avec un cheval plus avancé après l'avoir détendu en longe librement.
En règle générale, ce sont les seuls enrênements à utiliser.
 

Observez, sentez, tâtonnez... Vous trouverez le bon règlage et votre cheval profitera largement de ce travail tout en prenant plaisir à travailler.
 
 

                                                  ...Vos réactions...

 Une petite réflexion sur les rênes fixes ...

La rêne fixe est une main savante (dixit votre site...), une main savante est donc une main immobile et froide ? Quelle horreur !

La main doit être fixe par rapport à la bouche du cheval, pas par rapport à un quelconque point d'appui comme le surfaix (sauf en cas de résistance ou la main résiste et devient une rêne fixe effectivement....). 
Je pense que la rêne fixe est le meilleur moyen de mettre un cheval définitivement derrière la main, je lui préfère de très loin les élastiques (car l' allongement et le rétrécissement de l' élastique s' apparentent aux jeux des doigts et permettent de faire céder le cheval dans sa nuque et dans sa bouche  !)…et encore mieux ma main commandé par mon cerveau !

Amicalement, et dans l' attente de votre point de vue ....

Je reviens sur le travail en rênes fixes.
Le terme fixe semble beaucoup vous gêner…
Je précise tout d'abord que le travail avec des rênes fixes ne s'effectue qu'à la longe.

Avez-vous déjà essayé de tendre avec vos deux mains un élastique pour l'allonger…? Essayez, vous verrez la force qu'il faut employer. Les poids et haltères ne sont pas du domaine de l'équitation!
Les élastiques ne s'apparentent absolument pas au jeu subtil des doigts du cavalier. Lorsque le cheval cède, les doigts cèdent. Les élastiques eux, punissent en continuant à tirer.
La rêne fixe, elle, cède à l'instant ou le cheval cède: la récompense est immédiate.
Si le cheval fait de la force contre elle…elle résiste mais n'oppose jamais une force plus grande. Cela prend le nom de fermeté

Lorsque la rêne fixe est bien acceptée par le cheval, parfaitement réglée, il n'y a pas de point d'appui sur le surfaix. Le cheval se porte de lui-même. Il est placé, la nuque reste le point le plus haut, le contact avec la bouche se fait au poids du cuir.
En un mot la rêne fixe se fait oublier. Je pourrai dire qu'elle travaille en "descente de rêne fixe", comparable à une "descente de main".

Si la rêne fixe met le cheval (définitivement selon vous ) derrière la main c'est qu'elle est mal réglée. Trop courte, elle encapuchonne le cheval, le met effectivement derrière la main…C'est une évidence!
La main du cavalier, commandée par le cerveau, peut être très subtile…Mais elle peut aussi être ignorante, brutale ou tout simplement maladroite.
La rêne fixe parfaitement utilisée est un outil formidable. La main savante, une bénédiction pour le cheval.
La rêne fixe mal utilisée est nuisible. La main dure (ou la main ignorante, mais là les choses peuvent évoluer ) est une calamité pour le cheval.
En équitation les procédés, méthodes, actions, aides n'ont de valeur que mis en œuvre par des cavaliers de valeur, dotés de tact, sachant observer, sentir et adapter.

Voilà ce que j'ai pu observer, ce que m'a appris mon Maître Nuno Oliveira, ce que j'essaie de pratiquer sur mes chevaux.

 
Sommaire

 

Attitude-Position / Pas / Trot / Galop / Epaule en dedans / Appuyer
Changement de pied isolé / Changements de pied rapprochés / Pirouette / Piaffer / Passage / Pas espagnol / Levade / Débourrage / Extérieur et Haute-Ecole

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