" La Nuit du Cheval "

Paris 7 et 8 décembre 2001
De notre correspondant spécial : Robert Roques

Un programme très alléchant, pour les deux soirées de gala du Salon de Paris, nous laissait espérer le meilleur du Spectacle Equestre. Nous eûmes en effet le meilleur … mais aussi, hélas, le pire, à cause d’une organisation peu digne d’un tel Salon. Comment imaginer aujourd’hui un spectacle équestre sans un minimum de travail au niveau des lumières, des textes ou de la mise en scène, tous ces à-côtés qui créent la magie et l’émotion, ingrédients indispensables de la réussite ? Au lieu de cela nous eûmes droit à une piste éclairée brutalement sur toute sa surface, comme pour un CSO, à des textes médiocres et mal dits, souvent inaudibles. Sous les lumières crues et blafardes, on se disait : ‘’Ils vont éteindre !’’. Mais hélas ‘’La Nuit du Cheval’’, malgré le titre de la soirée, n’est venue que trop rarement  !

Zorse

 Le PONEY CLUB D’EZANVILLE ouvre le bal avec un carrousel à huit d’une bien belle facture. Travail au galop, figures compliquées, rythme et rigueur de l’exécution suscitent à juste titre l’admiration du public.

 Oublions très vite une prestation de dressage ( … ! ) des cascadeurs LOS RIOS qui se rattraperont par la suite avec leur numéro de voltige, pour arriver à l’un des clous annoncés de la soirée : le CARROUSEL D’AMAZONES des Haras Nationaux. Le travail présenté est honnête, sérieux, sans surclasser outre mesure le premier carrousel de la soirée. L’intention toutefois est sympathique de mettre en avant le personnel féminin des Haras. Le public ne s’y trompe pas et fait une ovation à cette initiative intéressante pour l’image de la noble institution.

 LA GARDE REPUBLICAINE, autre gros morceau de la soirée, nous régale ensuite de son travail habituel, sérieux, précis, de très bon niveau. Carrousel à quatre chevaux, puis carrousel à quatre tandems, et enfin carrousel de seize lanciers se déroulent impeccablement avec un beau final réunissant les vingt-neuf intervenants. Un petit bémol toutefois avec la musique jazzy jouée en direct par l’Orchestre de la Garde : innovation ne rime pas forcément avec réussite et le jazz ne convient pas toujours aux prestations équestres ! Et quelle drôle d’idée de la part des organisateurs de faire se succéder ainsi six carrousels depuis le début de la soirée ?

Zorse
©P.S.V./KONICA J Morel

Enfin, voilà annoncée partout comme LE clou de la soirée, STORMY la ‘’zorse’’, fille d’un zèbre et d’une jument. Pur produit de l’équitation américaine et de ses ‘’nouveaux maîtres’’ qui soulèvent l’enthousiasme des foules, la pauvre Stormy ne suscite pas le nôtre : quel intérêt pour l’équitation que cet espèce d’hybride moins joli qu’un zèbre et moins joli qu’un cheval, aux allures gauches et rasantes, aux capacités physiques limitées, et dont le dressage ( présenté par ses auteurs comme extraordinaire ) se limite à porter un cavalier aux trois allures ? Stormy est le symbole même de la philosophie des chuchoteurs et de la fameuse méthode PNH dont on nous rebat les oreilles. Que signifie donc cette doctrine qui consiste à faire des choses simplistes en se compliquant la vie à loisir ( travail sans bride, dressage express de mustangs sauvages ou de … zorses ), alors qu’il existe des tas de techniques élaborées depuis des siècles pour parvenir avec des animaux plus adéquats à des résultats plus artistiques ? Le choix entre un zorse trottinant laborieusement et un cheval au passage ou au piaffer semble pourtant évident …

La famille HASTA – LUEGO prend ensuite possession de la piste pour un travail à pied auquel on n’est pas habitué de la part de ces célèbres voltigeurs, cohabitation avec LOS RIOS oblige ! Les numéros présentés sont d’un très bon niveau, avec en final un travail de 6 étalons en liberté dans la piste de cirque exécuté avec une grande maestria par Christophe Hasta-Luego. Chapeau !
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LOS RIOS, revenus à leurs premières amours, nous régalent ensuite d’un numéro de voltige assez exceptionnel. A terre, dissimulé, vire-tourne, traîné, pendu-par-un-pied, poirier, debout se succèdent à un rythme endiablé, et c’est un grand plaisir, trop rare ces temps-ci, de voir un numéro de voltige se terminer par un passage-sous-le-ventre au galop ! Le triomphe obtenu est à la mesure de la qualité de la prestation.

 Voici Magali Delgado et son étalon Dao, cheval puissant, superbe, au passage et au piaffer majestueux. Si Magali manque un peu de rigueur dans l'exécution des changement de pieds, la perfection n'est pas loin. Magali a suffisamment de sensibilité artistique pour améliorer cela.
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Les cinq cavaliers du BARREL RACING et les quatre ATTELAGES à quatre DE L’ORNE ont un point commun : ils vont vite, très vite, et cela plaît énormément au public ! Moment d’ambiance donc pour ces deux épreuves chronométrées très différentes, mais tout aussi entraînantes l’une que l’autre.

Barrel racing
©P.S.V./KONICA J Morel

 Enfin pour conclure, voici Frédéric PIGNON et ses chevaux-barbie de l’élevage DELGADO. On les connaît déjà, on les a vus souvent, et pourtant c’est toujours le même bonheur ! Des chevaux magnifiques, à la crinière incroyable, un beau travail de dressage en liberté, de la magie, de la complicité, de la douceur, des éclairages enfin un petit peu travaillés, le public qui n’attendait que ça peut enfin s’enthousiasmer et la soirée finir sur une note plus artistique ! R.R.

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©P.S.V./KONICA J Morel

Nous remercions Robert Roques pour ce reportage, coup de coeur sur "La Nuit du Cheval".

 

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