Présentation

Le piaffer est un trot sur place diagonalisé, relevé, rond, suspendu et majestueux dans lequel le cheval se projette en cadence d'un diagonal sur l'autre.
L'équilibre, la régularité, la flexion prononcée des articulations, la relaxation du cheval et la totale discrétion du cavalier sont la marque d'un piaffer de qualité.
Le piaffer, accompli avec une absolue légèreté, est la forme la plus aboutie de l'équilibre équestre, l'attitude à partir de laquelle tous les airs sont instantanément réalisables.

Certains chevaux très équilibrés, diagonalisés et dotés d'une impulsion supérieure peuvent piaffer naturellement avec un cavalier d'expérience doté d'un tact équestre développé.

Pourquoi piaffer ?

Mais un bon piaffer est l'aboutissement d'un long dressage systématiquement conduit. Comme tout air de Haute-Ecole, il réclame beaucoup d'impulsion…Il naît de cette impulsion réellement supérieure.
Si le piaffer est un aboutissement, il reste également un moyen extraordinaire pour rassembler, arrondir et soumettre le cheval. Un cheval est véritablement dominé lorsque, acceptant le piaffer, il s'y livre avec énergie, souplesse et relaxation.

L'impulsion, l'équilibre et la légèreté réclamés par le piaffer rendront le cheval plus beau, plus majestueux, mais conféreront aussi plus d'éclat à tous les exercices appris jusque là. Le piaffer va assouplir, développer, fortifier l'arrière-main et faciliter toutes les autres allures: un galop, un trot allongé demandés après un bon piaffer auront une expression toute particulière.

Dans le piaffer idéal :

- Le cheval, fortement engagé, travaille sur des bases courtes.
- L'antérieur s'élève jusqu'à ce que l'avant-bras soit à l'horizontale.
- Le postérieur diagonal se détache du sol jusqu'à ce que son sabot arrive juste au-dessus du boulet de l'autre membre.
- La diagonalisation et la symétrie du geste sont parfaites.
- L'attitude est constante: elle permet une cadence rigoureuse alliant régularité et énergie
- La flexion des articulations et l'abaissement des hanches sont prononcés.
- Le geste est haut, lent, énergique tout en restant moelleux.
- L'avant-main est grandie. q La nuque fléchie reste le point le plus haut.
- La bouche est liante, décontractée, la mâchoire en cession.
- Le cheval demeure relaxé et serein.
- Le cavalier, en équilibre, grandi, relaxé est d'une discrétion absolue. Il accompagne moelleusement le cheval.

 Le cheval doit pouvoir se porter instantanément au trot, au passage, au galop… à la moindre sollicitation.

La perfection demande des chevaux équilibrés, généreux, dotés de force et de souplesse, aptes au rassemblé prononcé, capables de ployer fortement leurs articulations. Tous les chevaux ne sont pas capables d'exécuter ce piaffer brillant, mais presque tous peuvent arriver à un piaffer correct ou simplement modeste. Ils gagneront en énergie, en beauté et en soumission et leur dressage en sera grandement facilité.
 
 

Les Aides

Un bon piaffer ne peut être obtenu par la contrainte.
Sa valeur artistique, sa beauté, tient à la légèreté, à la relaxation du cheval et à la discrétion des aides du cavalier.

Là comme ailleurs en dressage, l'essentiel est dans la préparation de l'exercice. Le plus important est de mettre le cheval dans une attitude qui lui permette de piaffer: mettre en place, demander et laisser faire.
Lorsque le cheval connaît le piaffer, l'aide principale réside dans la préparation.

Préparation du piaffer

Vous devez avant tout rechercher, à l'allure du pas :

- Un cheval droit très rassemblé, dans l'impulsion, vibrant, travaillant sur des bases raccourcies.
- Un cheval parfaitement équilibré, répartissant également son poids entre avant-main et arrière-main.
- Des postérieurs et des hanches très actifs, très fléchis, pour permettre un abaissement des hanches et un relèvement de l'avant-main.
- Une encolure soutenue, nuque fléchie au point le plus haut.
- Des épaules libres.
- Un soutien des antérieurs qui doivent gagner en hauteur ce qu'ils perdent en étendue.
- Un poser des membres délicat.
- Un contact moelleux, une bouche liante.

En résumé, cette préparation au piaffer se caractérise par une rondeur générale, une énergie supérieure, une absence de résistances et une grande soumission du cheval.
Elle suppose un cavalier équilibré, grandi et décontracté, les jambes moelleusement descendues.

Les aides du piaffer

La légèreté des aides est capitale.
Procédez ainsi :

- Grandissez votre buste, c'est votre pièce maîtresse.
- Placez vos épaules légèrement en arrière de la verticale, estomac poussé vers le haut et vers l'avant, tête haute.
- Laissez votre rein aller avec le mouvement, le suivre et l'amplifier, le dos restant relâché.
- Reculez légèrement vos 2 jambes.
- Agissez par aides diagonales.
- Votre jambe droite touche délicatement en arrière au moment du lever du postérieur droit.
- Votre jambe gauche reste relâchée puis touche à son tour lorsque le diagonal gauche s'élève.
- Votre main gauche soutient délicatement l'antérieur gauche au moment du lever de ce membre. La main droite reste neutre.

L'essentiel est la coordination des aides, leur dosage et leur opportunité.
La cravache et l'appel de langue judicieusement utilisés peuvent être des aides complémentaires, surtout lors de l'apprentissage du piaffer.

Et lorsque le cheval, bien établi dans son piaffer, piaffe de lui-même, le cavalier l'accompagne moelleusement en complète descente de mains et de jambes.
 
 


Apprentissage du piaffer

Vaut-il mieux commencer par le piaffer ou le passage ?

C'est le tempérament du cheval qui détermine la méthode à utiliser.
Avec un cheval très énergique, diagonalisant et se rassemblant naturellement, mieux vaut commencer par le passage. Lorsque ce passage sera bien confirmé, soutenu et cadencé, les foulées seront progressivement raccourcies pour arriver au piaffer. Avec un cheval plus calme, ayant moins de facilités pour diagonaliser, il est plus judicieux de commencer par le piaffer.

Lorsque celui-ci sera bien établi, cadencé et régulier, c'est en poussant peu à peu le cheval en avant que l'on obtiendra le passage.

Cependant chaque cheval est un cas particulier. Et il est parfois préférable de développer en priorité celui des deux mouvements qui est le plus naturel, afin de faciliter celui qui ne l'est pas.
Seule l'expérience du cavalier détermine ce choix.

Ce que le cheval doit savoir faire :

Avant d'aborder l'apprentissage du piaffer, votre cheval doit pouvoir se soutenir de lui-même, développer une grande impulsion, être flexible, rester relaxé en toutes circonstances.

Les épaules en dedans et les appuyers, bien maîtrisés et exécutés avec facilité, ont assoupli et affiné sa musculature.

Mobile, prompt à se mobiliser et à se rassembler dans la légèreté, le cheval doit être capable de s'arrêter à partir du trot en restant rassemblé, de reculer avec aisance puis de se porter au trot franchement vers l'avant.
Si de plus votre cheval possède le pas d'école et le trot d'école (voir dans THEMATIQUE: LE PAS, LE TROT…)… le plus difficile est fait…

Votre cheval est prêt à donner ses premiers piaffers.

Vous pouvez alors procéder de plusieurs manières

Apprentissage à partir du trot

Le piaffer est un trot sur place.
Vous allez donc chercher à amener votre cheval à trotter sur place, c'est-à-dire à piaffer.
Cherchez à partir du trot à obtenir des arrêts bien nets, bien cadrés, cheval engagé, suivis de départs au trot rassemblé. Très progressivement et avec tact, vous réduirez le nombre de battues entre chaque arrêt ainsi que la durée de l'arrêt.

Vous veillerez particulièrement à la rectitude du cheval, à la relaxation et à l'instantanéité de la réponse.

Lorsque votre cheval exécute cela avec facilité, réduisez encore le nombre de battues de trot jusqu'à ce que le cheval commence à piaffer, tout en avançant légèrement.
Procédez de même à partir du reculer, avec tact, sans à-coup ni brusquerie.

Parallèlement, Vous travaillerez avec beaucoup de soin le raccourcissement du trot.
Lorsque le cheval est bien installé dans une cadence lente et relaxée, proche du trot d'école, ralentissez votre cheval quelques battues par action du buste en vous grandissant et en vous asseyant davantage.
Si vous ne perdez pas l'impulsion, votre cheval va raccourcir ses battues, gagner en hauteur de geste.
Contentez-vous de 2 ou 3 battues, pratiquement sur place et laissez repartir moelleusement votre cheval vers l'avant, sans changer son équilibre.
Cet exercice doit se faire sans jamais exercer de force mais en jouant sur l'équilibration du cheval.

Peu à peu vous obtiendrez quelques battues de piaffer en avançant.
Vous alternerez les demandes de piaffer à partir du départ au trot de l'arrêt et à partir du raccourcissement du trot.

Contentez-vous de quelques battues régulières, récompensez beaucoup, descendez de cheval et ramenez-le à l'écurie.

Apprentissage par mobilisation sur place à partir du pas

Tout réside dans la préparation du cheval.
Obtenez un pas d'une extrême rondeur, à la fois moelleux et énergique, un pas qui contienne déjà le piaffer. Un pas écouté, un pas d'école où le cheval commence à diagonaliser.
Soyez avec votre cheval, léger, grandi et décontracté.
Par le simple fait d'arriver en place, votre cheval va se mobiliser et commencer à esquisser le piaffer. Ne poussez pas, piaffez en avançant légèrement à chaque battue, contentez-vous d'accompagner… de laisser faire.
Lâchez les rênes, récompensez, marchez rênes longues en laissant le cheval allonger son encolure.
N'augmentez que très progressivement vos exigences.

Par la suite, vous pouvez aussi demander à un aide d'activer les postérieurs du cheval à l'aide d'une badine ou d'une chambrière.
Mais c'est une intervention délicate qui nécessite de savoir observer le cheval, qui demande une grande habileté et une grande expérience. Il ne s'agit en aucun cas de toucher durement le cheval mais plutôt de l'inciter à s'engager et à s'activer par de légers sifflements, frôlements, touches légères de la badine ou de la chambrière derrière les postérieurs, sur les fesses, les hanches ou sur la croupe.

Par ailleurs le cavalier aura parfois intérêt, en observant les mêmes principes, à utiliser lui-même une badine, avec tact, habileté et discernement.
Il peut aussi solliciter son cheval par quelques appels de langue judicieusement employés… Sans en abuser par la suite.

La mobilisation sur place demande des chevaux vibrants, très en équilibre, relaxés…et des cavaliers dotés d'une grande finesse.

Mais quel plaisir…!

Apprentissage par le travail de diagonalisation à pied

Ce travail délicat ne sera abordé que par un cavalier expérimenté, adroit et précis, au tact développé, et avec un cheval familiarisé au travail à pied, exécutant avec sérénité épaule en dedans et appuyers. Il peut être très délicat avec certains chevaux.

La confiance accordée par le cheval lui permettra d'être touché par la cravache à n'importe quel endroit du corps. Dés lors, vous rechercherez l'endroit à toucher sur l'arrière-main en fonction de l'attitude et de la réponse du cheval.
Exemple: à main gauche, rênes gauches de filet et de bride tenues dans la main gauche, rêne de bride droite, passée par dessus le garrot, tenue dans la main droite ainsi que la badine.

Obtenez des arrêts faciles, le long du mur, cheval engagé, nuque fléchie, et mâchoire décontractée.

Demandez un ou deux pas de reculer en vous plaçant à hauteur de l'épaule du cheval, jambes écartées, buste parallèle au corps du cheval, dirigé légèrement vers la croupe de celui-ci. Obtenez le reculer pour une vibration vers l'arrière des rênes tenues par la main gauche. Récompensez, recommencez, allez très progressivement.

Demandez ensuite un reculer de un ou deux pas puis, tout en gardant votre cheval très fléchi, portez votre buste vers l'avant du cheval, cédez avec la main gauche devant ainsi qu'avec la rêne de bride extérieure tenue par la main droite, tout en touchant délicatement le cheval sur la fesse intérieure pour le porter en avant.

Lorsque l'exécution en devient facile, avancez de deux ou trois pas, reculez de deux ou trois pas…plusieurs fois de suite.
Le placement de votre buste, alternativement vers l'avant et vers l'arrière est très important.

Demandez ensuite un début de reculer immédiatement suivi d'un début de pas vers l'avant… le cheval se mobilise… il donne ses premières battues de piaffer, en avançant légèrement.

Augmentez peu à peu jusqu'à obtenir quelques battues de piaffer bien calmes, régulières, sans rechercher la hauteur du geste.

Soyez toujours très délicat, agissez avec la cravache par des petites touches rapides, subtiles sur la fesse, la cuisse ou le sommet de la croupe, selon la réaction du cheval. Ayez une main délicate, qui laisse passer le mouvement, rênes semi-tendues.
Le cheval doit avoir en permanence une impression de liberté vers l'avant, la porte doit toujours rester mentalement ouverte devant lui.

Ce travail du piaffer à pied peut précéder le travail monté, le compléter, le confirmer.

L'expérience, l'habileté de chacun, les aptitudes et les réactions du cheval détermineront la meilleure approche pour cet apprentissage que ce soit à partir du trot, du pas ou à pied, sans oublier le travail par raccourcissement des foulées à partir du passage.

Ces méthodes ne sont pas exclusives: elles se complètent le plus souvent, se renforcent les unes les autres et participent toutes à l'éducation du cheval au piaffer.
 
 


Comment améliorer le piaffer du cheval ?

L'apprentissage proprement dit est terminé. Votre cheval donne maintenant quelques battues de piaffer.

S'il se met au piaffer avec une certaine facilité à partir du pas, sans résistances, son geste manque d'amplitude, de hauteur, de rebond et d'énergie. Son piaffer est en général timide ou alors trop rapide, la flexion des articulations est encore insuffisante, le placer parfois un peu bas.
La demande du piaffer entraîne le plus souvent une certaine excitation du cheval, l'immobilité et la tranquillité dans les arrêts sont devenues incertaines.

Votre objectif est maintenant d'amener le piaffer de votre cheval à son meilleur niveau, au piaffer idéal décrit dans la présentation de cette étude, en respectant les possibilités de votre cheval.

Il va falloir faire preuve de patience. L'amélioration et le développement du piaffer vont prendre du temps, demander des mois de travail, parfois des années…

Vouloir obtenir rapidement un geste relevé, spectaculaire est une erreur commune qui compromet bien souvent, parfois irrémédiablement, le piaffer du cheval.

Un piaffer calme et régulier

La première qualité d'un piaffer est la relaxation, la régularité, la cadence du geste et non la hauteur de celui-ci.

L'énergie demandée dans le piaffer entraîne une montée du nervosisme du cheval. C'est en calmant votre cheval, en modérant vos exigences que vous obtiendrez un partenaire calme au psychisme relaxé.

A partir de là, vous pouvez développer la régularité du geste.
Le geste se régularisant, vous augmenterez progressivement le nombre de battues demandées en ayant soin de toujours arrêter le cheval avant qu'il ne veuille le faire lui-même.
Régulariser un piaffer, c'est sentir à tout instant quelle dose de calme et d'influx nerveux donner à chaque cheval.

Vous calmez en gardant vos jambes totalement neutres, en relâchant davantage votre buste, en autorisant le cheval à baisser imperceptiblement sa nuque, en parlant au cheval…

Vous sollicitez l'influx nerveux en amplifiant légèrement l'action de vos jambes (et non en les durcissant! ), en grandissant davantage votre buste, en poussant avec la ceinture, estomac vers le haut et l'avant (et non en gigotant ), en sollicitant éventuellement par un appel de langue et de badine…Dés que le cheval s'active, jouez de nouveau sur le calme…

Et lorsque le cheval, bien établi dans son piaffer, piaffe de lui-même, le cavalier l'accompagne moelleusement en complète descente de jambes et descente de mains.

Un piaffer droit

Le cheval va avoir tendance à fuir d'un coté ou de l'autre avec la croupe, ayant une difficulté avec une hanche, refusant de s'engager, voulant échapper à l'exercice ou réagissant à une aide trop forte et mal coordonnée.
Soignez vos aides, gardez votre badine du coté difficile. Demandez le piaffer le long d'une paroi, la hanche tendant à fuir coté paroi.

Pour redresser votre cheval, balancez moelleusement vos mains d'un coté à l'autre du garrot, les mains restant parallèles. Les mains vont vers la droite lorsque l'antérieur droit est au soutien, vers la gauche lorsque l'antérieur gauche se lève…
Attention! Il s'agit d'un mouvement léger, régulier, parfaitement coordonné à la diagonalisation du cheval.

Ne faites surtout pas balancer les épaules du cheval. Bien exécuté ce balancement cadence et redresse le cheval. Le travail aux longues rênes peut être une aide précieuse pour redresser un cheval qui n'est pas droit au piaffer.

Piaffer à n'importe quel endroit du manège

Vous avez toujours demandé le piaffer le long de la paroi, à la même main, à l'endroit le plus favorable, celui ou vous sentiez votre cheval le plus enclin à piaffer.
Progressivement demandez le piaffer à chaque main, à n'importe quel endroit le long de la paroi.

Puis, si le cheval reste calme et droit, commencez à piaffer le cheval en le positionnant insensiblement en oblique par rapport à la paroi, les épaules déjà sur une diagonale, postérieurs vers la paroi. Peu à peu amenez les épaules du cheval davantage vers l'intérieur du manège en contrôlant bien les hanches pour ne pas déraper, jusqu'à ce qu'il soit perpendiculaire à la paroi. Récompensez, marchez rênes longues.

Recommencez, avancez peu à peu vers le centre du manège. Procédez de même à plusieurs endroits. Ainsi le cheval s'éloignera-t-il de la paroi sans s'inquiéter.

C'est alors seulement que vous commencez à piaffer directement au centre du manège, en X ou ailleurs en veillant scrupuleusement à la rectitude du cheval et sans le laisser déraper d'un coté ou de l'autre.

Piaffer dans la bonne attitude

Réussir un piaffer, c'est avant tout mettre le cheval dans la bonne attitude, dans le bon équilibre.

L'art du dresseur consiste à sentir quelle attitude et quelle dose d'énergie donner à chaque cheval.

Vous ne pouvez forcer le cheval, il doit trouver de lui-même la meilleure attitude : celle ou le mouvement devient possible et plus facile.
Tel cheval, ayant peu de force dans les jarrets ne pourra pas être trop assis dans son piaffer, tel autre manquant de force dans sa croupe devra piaffer la tête un peu plus basse, cet autre encore devra être très légèrement infléchi à droite…

…Sentez…Observez…Réfléchissez…

Avec de l'expérience et du tact vous trouverez…
Bien sûr tout est affaire de nuances. Le principe de base est de conservez un cheval léger. Dés que les aides se durcissent l'attitude se perd…pensez-y!

Un piaffer plus rassemblé

La qualité du piaffer dépend de l'engagement des postérieurs. Cet engagement demande une impulsion supérieure.
C'est par une gymnastique quotidienne que vous développerez l'engagement et l'impulsion : épaule en dedans, appuyers, au pas, au trot et au galop, pirouettes, reculers… les progrès se feront insensiblement, jour après jour.

Soignez tout particulièrement la préparation du piaffer pour créer un surcroît d'impulsion. Une fois le piaffer établi, il est plus difficile d'augmenter son énergie.
Ne forcez pas votre cheval en ayant des aides plus fortes, vous ne feriez que le contracter. Cherchez plutôt la meilleure attitude possible et amplifiez délicatement le mouvement par le travail de votre ceinture.
A ce stade, un aide placé derrière le cheval ou de trois-quart arrière peut-être précieux ( voir "apprentissage par mobilisation sur place").

Travaillez les reculers, allure diagonale, comme celle du piaffer. Elle engage tout particulièrement le cheval.

Lorsque le piaffer est établi, jouez sur l'équilibre: demandez quelques battues en reculant d'un sabot, suivies de quelques battues sur place, puis en avançant…sur place… en reculant de nouveau… votre cheval s'engage, les postérieurs viennent sous la masse et s'activent dés que le piaffer est de nouveau sur place ou en légère progression vers l'avant.

Il existe un rassembler ou un engagement optimal pour chaque cheval. Si vous allez au-delà, les postérieurs sont trop sous la masse, le cheval va se figer, se contracter.
Sentez quelle est la force des hanches et des jarrets de votre cheval pour savoir jusqu'où vous pouvez l'asseoir.

Un piaffer plus brillant

L'ensemble des exercices proposés ci-dessus a pour but de donner au cheval les moyens psychiques et physiques nécessaires à l'épanouissement du piaffer.

Tous les chevaux n'ont pas les mêmes aptitudes au piaffer.

C'est le cavalier qui par son sentiment équestre, par son tact, par son expérience, permet au cheval d'exprimer au piaffer toute l'énergie, la grâce et la beauté qu'il recèle.

Pour être brillant, un cheval devra avant tout être disposé dans l'attitude qui lui convient. Certains devront rester plus ouverts, être plus dynamiques ou davantage relaxés, d'autres avoir un geste plus lent ou plus rapide, d'autres encore être plus ou moins relevés de l'avant main…

Mais l"essentiel, pour obtenir un piaffer brillant est d'avoir un cheval relaxé dans son psychisme, dynamique dans son physique, rassemblé et en parfait équilibre.
Et seule la légèreté absolue des actions du cavalier permet d'obtenir ce résultat.

Les pirouettes au piaffer

Lorsque votre cheval piaffe calmement, bien droit, qu'il réagit dans ses hanches à la moindre sollicitation, le long de la paroi ou au centre du manège, vous pouvez demander la pirouette au piaffer.
Commencez le long de la paroi en détachant progressivement les épaules du mur (voir ci-dessus "piaffer à n'importe quel endroit du manège" C'est déjà un quart de pirouette.

Puis au centre du manège, le déplacement des épaules sera demandé par de subtils déplacements d'équilibre. Contrôlez, demandez très peu à chaque déplacement latéral sans altérer la cadence.

Autre forme de pirouette: le cheval tourne autour de son axe central, matérialisé par le buste du cavalier.
Il suffit de très peu de choses, très légères, très subtiles pour obtenir cette rotation: un infime déplacement d'assiette, une rotation imperceptible des épaules, un discret déplacement de mains ou de jambes.

Allez lentement, faîtes le quart ou la moitié de la pirouette, continuez à piaffer sur place, reprenez le mouvement ou repartez dans l'autre sens avec onctuosité.
Le cheval doit rester serein et régulier dans sa cadence.

Les transitions piaffer / passage

C'est une erreur commune que de vouloir dés le début du piaffer partir vers l'avant, au trot soutenu ou au passage.
Lorsque le cheval est stable dans son piaffer, commencez par des transitions délicates piaffer/trot d'école.

Pour réussir une transition piaffer/passage/piaffer, le cheval devra être très à l'aise dans ces deux airs d'école. Mais il est rare qu'un cheval possède un piaffer et un passage de même niveau. C'est pourquoi ces transitions peuvent présenter de grandes difficultés.

Travaillez alors le mouvement le plus difficile.

Vous pouvez demander les transitions lorsque le passage est bien court, léger le cheval étant assis et quand le piaffer est plus soutenu, plus lent.

Le secret d'une bonne transition est la conservation de la cadence.
Vous vous garderez de toute action physique trop marquée car vous détruiriez la cadence.

L'action de votre buste est déterminante.
Pour piaffer votre dos va avec le mouvement du cheval, vers le haut et très légèrement vers l'arrière.
Vous sortez du piaffer vers le passage en relâchant subtilement votre dos pour permettre plus de mouvement vers l'avant. Votre dos va toujours vers le haut mais il laisse passer le mouvement vers l'avant. Simultanément vos jambes reculent davantage pour arriver au passage, vos mains se relâchent subtilement pour soutenir de nouveau lorsque le passage est établi.

La philosophie est la même pour passer du passage au piaffer.

Les pirouettes, les transitions piaffer/ passage/ piaffer exécutés dans la rondeur, la légèreté, l'harmonie dégagent une grande valeur artistique.
 
 
 
 

Mes Conseils

Quels que soient les procédés employés, la technique utilisée, n'oubliez pas que l'essentiel est de sentir, d'adapter à chaque cheval, de faire preuve de délicatesse.
Ne piaffez jamais dans la contrainte, vous n'obtiendriez qu'un simulacre de piaffer bien éloigné de l'art équestre.
Soyez bien persuadé qu'un piaffer n'est pas un truc appris mécaniquement, une contrainte mais le résultat d'un rassembler extrême et d'un surcroît d'impulsion.
Au piaffer, calmez les chevaux nerveux, rassurez les inquiets, réveillez les mous !
Piquez, tirez, cravachez…et vous ne comprendrez jamais ce qu'est un piaffer !

Si le cheval n'a pas trop de force dans les hanches, mieux vaut le faire piaffer avec une nuque un peu basse.
Pour arrondir et rassembler votre cheval, travaillez les reculers, améliorez-les.
Avant de piaffer, augmenter la vibration de votre cheval.
Au piaffer créez beaucoup d'impulsion avant le mouvement et contentez-vous ensuite de gérer cette impulsion sans la laisser s'éteindre.

Au début de l'apprentissage, gardez la tête de votre cheval un peu basse : cette attitude favorisera sa décontraction.
Avancez toujours un peu dans votre piaffer durant la phase d'apprentissage.
Dés les premières demandes, arrêtez le cheval après quelques foulées, avant qu'il ne s'arrête de lui-même ou qu'il ne s'énerve.
Au début ne cherchez pas à partir au trot énergiquement après le piaffer. Lâchez plutôt les rênes et marchez rênes longues.

Ne coincez pas votre cheval, donnez-lui toujours la possibilité mentale d'aller vers l'avant.
Ne forcez pas le cheval dans son piaffer, ne le brusquez pas, ne le contraignez pas mais sollicitez-le, incitez-le, aidez-le.
Pour ralentir un piaffer, n'agissez pratiquement pas avec vos mains mais servez-vous plutôt de votre buste.

Lorsque vous utilisez une badine, soyez précis, rapide et léger. Ne durcissez pas votre main, ne vous contractez pas mais restez calme et relâché.

Utilisez la badine sans animosité envers le cheval.
Associez l'action de la cravache à celle du buste, l'action de la main à celle des jambes.

Si votre cheval manque de légèreté au piaffer, demandez-vous si vous ne manquez pas de légèreté dans vos mains.

Ne vous faîtes pas assister par un aide incapable de sentir, d'observer, maniant inconsidérément la chambrière.
Pour vous faire aider, choisissez quelqu'un d'habile, de rapide, de calme, sachant ce qu'est un cheval rassemblé et relaxé, capable de dresser lui-même le cheval au piaffer.

Utilisez vos jambes comme une espèce de balancier, touchez, alternativement, d'un coté puis de l'autre.
N'ayez jamais des jambes dures, contractées, autoritaires mais plutôt des jambes aimables qui suggèrent, sollicitent, rassurent.
Pour être efficace avec vos jambes, touchez avec légèreté à l'instant précis, et au bon endroit. Au piaffer plus qu'ailleurs, pratiquez descentes de jambes et descentes de main.

Servez-vous plutôt de l'éperon que des jambes mais très légèrement, avec un toucher délicat, jambe reculée.
Lorsque le cheval est incorrect dans la main, pensez à vos fautes de jambes: ne sont-elles pas trop dures, plaquées, laissent-elles au cheval le temps d'accomplir son geste…?

Soyez patient, progressif, ne brûlez pas les étapes au piaffer, laissez le piaffer mûrir…
N'oubliez pas qu'amener un cheval à un bon piaffer demande du temps, parfois beaucoup de temps, et beaucoup de travail.

Lorsque votre cheval donne son piaffer dans le calme, avec une certaine cadence, une certaine rondeur, sachez jusqu'à quel point aller pour ne pas compromettre son piaffer.
N'exigez pas ce qu'un cheval ne peut pas donner, vous risqueriez de compromettre tout son dressage.

N'oubliez pas la boutade du Maître N. Oliveira: "Au piaffer ne cherchez pas à épater la galerie mais votre cheval".
N'abusez pas du piaffer, gardez votre cheval frais dans son esprit.
 
 
 
 
 
 
 

Problèmes Fréquemment Rencontrés

 

Mon cheval s'agite à l'arrêt

Mon cheval piaffe depuis peu mais il diagonalise dés que je demande un arrêt. Que faire ?

Presque tous les chevaux réagissent ainsi au début. C'est normal le piaffer les excite, fait monter le nervosisme du cheval. Votre cheval retrouve là une situation étudiée lors de l'apprentissage: piaffer à partir du pas ou de l'arrêt. Le cheval est impatient, c'est une "bonne faute" à condition de ne pas laisser votre cheval s'installer dans ce système, ce qui deviendrait une erreur.
Travaillez les arrêts à partir du pas ou du trot, caressez, rendez les rênes, marchez rênes longues. Recommencez, rassurez.
Restez très calme, immobile à cheval, rassurant.
Ce problème doit se résoudre rapidement s'il est traité au début.

Surcharge des postérieurs au piaffer
Mon cheval, en phase d'apprentissage du piaffer, supporte difficilement une surcharge des postérieurs. Pourquoi et que dois-je faire ?

Vous demandez certainement une attitude trop assise, trop rassemblée, surtout si vous êtes au début du piaffer.
N'hésitez pas à vous pencher très légèrement en avant, avec une assiette plus légère pour permettre à votre cheval de donner un meilleur mouvement des postérieurs.
En même temps laissez-le avancer légèrement à chaque battue d'un sabot ou deux et ne réduisez que très progressivement cette avancée.
Redressez alors avec progressivité votre buste en fonction des progrès du cheval.

Mon cheval est sous lui du devant
C'est une attitude difficile à corriger. L'équilibre n'est pas bon, le cheval a des difficultés à se porter vers l'avant à partir du piaffer.
Travaillez le trot, rassemblez davantage, cherchez à vous rapprocher du trot d'école. Multipliez les arrêts rassemblés suivis de départs au trot bien nets.
Avec ce travail le cheval s'arrêtera mieux cadré prêt à partir au trot ou au piaffer.
Les hanches se fléchiront davantage, l'avant-main se redressera, le geste des antérieurs se libérera et l'aplomb de l' antérieur à l'appui se corrigera peu à peu.
Le geste des antérieurs est tantôt insuffisant tantôt trop actif
Vous devez agir et sur l'activité des hanches et sur l'équilibre du cheval au piaffer.
Si l'avant-main n'est pas assez active levez légèrement les mains en grandissant votre buste vers l'arrière, obtenez plus de vibration; votre cheval baissera ses hanches, libérera son geste devant.
Si à l'inverse vous avez trop de mouvement des antérieurs, baissez les mains pour rééquilibrer le cheval entre l'avant-main et l'arrière-main.
Dans les deux cas vous devez jouer sur l'équilibre.
Passage - Piaffer
Je dresse actuellement un cheval de pure race espagnole depuis 2 ans. Je bute actuellement sur un manque d'impulsion au passage et au début du piaffer. Le postérieur interne a du mal a pousser sous la masse et de ce fait le diagonal gauche est moins actif que le droit. Les exercices d'épaule en dedans ont améliorés l'engagement mais pas tellement la propulsion.

Manque d'impulsion au passage

Travaillez beaucoup les variations dans le trot: rassemblez, ralentissez en activant, allongez quelques foulées sans perdre le rassembler ni laisser la tête s'éloigner, recommencez... Avant le passage, travaillez les appuyers et les contre-appuyers (zig zag) Travaillez également trot/arrêt/trot sans perdre le rassembler en obtenant des départs bien nets, des arrêts bien engagés, des départs au trot à partir du reculer puis au passage.
Obtenez le trot d'école.
Alternez trot passage trot sur de courtes distances.

 
Piaffer postérieur interne moins actif

Décollez un peu la croupe du cheval du mur, utilisez délicatement la badine sur la hanche ou la cuisse droite au moment du poser du membre.
Cherchez quelle est l'attitude du cheval (droit, légèrement ployé à droite ou à gauche, hauteur de nuque, degré de placer) où le postérieur droit peut se libérer et s'activer.
Il suffit souvent de très peu: essayez de sentir.
 

Au piaffer l’action de main ou de jambe est-elle plus efficace lorsqu’elle s’adresse à un membre au poser ou au soutien ?
La question est très complexe. L'action d'une jambe agit-elle sur un postérieur, sur les deux postérieurs, sur un antérieur, sur les deux antérieurs? Et l'action des deux jambes? Même problématique pour l'action de la main.

  Action de la jambe.
L'action de la jambe droite du cavalier provoque la flexion au niveau du jarret droit, c'est-à-dire l'élévation du postérieur droit et par conséquent l'élévation de l'antérieur gauche du cheval par effet diagonal.
Cette action de jambe droite du cavalier, en accentuant l'élévation du postérieur droit, favorise parallèlement l'abaissement de la hanche gauche opposée et du boulet gauche au sol et par conséquent sa future détente.
Au moment où le postérieur droit du cheval se pose au sol à son tour, le postérieur gauche se détache du sol, s'élève en se fléchissant au jarret…la jambe gauche du cavalier touche alors le cheval et amplifie le geste…et ainsi de suite.

Action de la main.
La main gauche soutient l'antérieur gauche au soutien (en l'air) en anticipant très légèrement au moment du lever du membre. En fait la main gauche reporte un peu de poids sur l'épaule droite du cheval et libère l'épaule et l'antérieur gauches (il en est de même au pas espagnol) .

Au piaffer l'antérieur gauche est légèrement sollicité et soutenu par la main gauche lors de l'élévation du diagonal gauche pendant que la jambe droite agit.

Mais l'efficacité d'une action de jambe ou de main ne saurait se résumer à une action mécanique, l'aide majeure reste l'assiette, le rein, le buste du cavalier qui répartissent justement et efficacement le poids et l'équilibre. La main et la jambe ne font que confirmer, préciser et affiner.
L'essentiel réside dans l'accord des aides, leur justesse, leur dosage et surtout leur opportunité.


Mon cheval se défend en piaffant

Mon cheval est très nerveux : il veut sauter l'obstacle trop vite. Ma monitrice me demande de le retenir...Mon cheval se met alors à piaffer et veut se précipiter sur l'obstacle.
Que faire pour l'empêcher de piaffer?

Si le piaffer est un exercice extraordinaire qui montre la force, la souplesse, le rassembler et la soumission du cheval il peut aussi n'être qu'une défense terriblement efficace du cheval.

Un cheval déjà mis au piaffer peut utiliser cet air d'école pour refuser de se porter en avant par opposition avec son cavalier, par confusion avec d'autres demandes ou par nervosisme.

Dans le cas présent l'excès d'énergie, l'énervement, l'impossibilité de se porter vers l'avant lorsqu'il est retenu rassemblent trop le cheval qui se met à diagonaliser, le plus souvent rapidement et nerveusement, quelquefois même en se balançant.
Le geste est saccadé, irrégulier.
Le cheval se jette vers l'avant dés qu'il le peut si cet énervement est la conséquence d'un blocage de la main du cavalier, une retenue excessive.

Ce n'est pas un problème de piaffer mais d'obstacle et plus précisément de l'abord de l'obstacle.

Pour des raisons diverses votre cheval s'énerve à l'obstacle (mauvaises expériences, inexpérience du cavalier, peur, manque de dressage et de soumission…).
Il se précipite à l'abord, se "jette" sur les barres …Il ne peut s'arrondir sur l'obstacle, son geste est plat, votre cheval se creuse.
C'est inquiétant pour son mental et nuisible pour son physique.
C'est dangereux pour vous !

Vous devez impérativement travailler dans le calme et la sérénité.

Pour cela reprenez le travail sur des "cavaletti", au trot, calmement et lentement
Je vous conseille de lire l'excellent ouvrage, à la fois simple, pratique et complet, de Reiner Klimke intitulé "Cavaletti".

Travaillez beaucoup sur des cercles avant et après les cavaletti ou les barres.
Ne sautez qu'au trot durant un certain temps.
Arrêtez toujours votre cheval peu après les cavalletti ou la barre…
Soyez sereine, ayez des actions légères . Conservez toujours votre cheval en équilibre.

Agissez donc sur le mental de votre cheval qui envisagera alors avec calme et plaisir l'obstacle.

L'essentiel est le dressage de votre cheval. J'ai personnellement toujours sauté, même sur de grosses épreuves, en hippique et en concours complet avec mes chevaux de dressage.

Et plus tard, lorsque votre cheval sera calme, lorsque son dressage aura progressé, apprenez-lui à piaffer dans le calme…vous verrez c'est aussi un moyen de soumission extraordinaire…

N.B : lire l'excellent ouvrage de Reiner Klimke " Cavaletti " chez Crépin-Leblond

 

Apprentissage du piaffer

Mon cheval Oldenburg de 10 ans donne facilement depuis quelques mois 3 à 4 battues de piaffer qui sont très correctes , bien diagonalisées et assez relevées; Mais je ne peux pas obtenir plus que ces quelques battues. Le cheval se fâche immédiatement si j'insiste et menace de se mettre debout alors que je prend bien soin de ne pas tirer sur mes rênes ni utiliser les éperons.

Comme je l'ai beaucoup récompensé en le mettant au pas rênes longues dès que j'avais obtenu quelques battues lors de l'apprentissage de cet exercice, il trouve sans doute que 4 battues constituent un effort suffisant pour lui. Lorsque je l'ai acheté, il y a deux ans il se mettait debout dès qu'il était contrarié et bien que cette vilaine manie lui soit passée rapidement, j'ai peur que cela ne recommence en exigeant davantage pour le piaffer, mais d'un autre coté je trouve frustrant de me contenter de ces 4 foulées.

Dois je laisser avancer ? Me fâcher tout rouge ? Me contenter de ce résultat pendant encore longtemps ?


Obtenir trois ou quatre battues de piaffer avec un cheval au caractère délicat est déjà un résultat très positif qu'il va falloir maintenant confirmer. Se fâcher compromettrait à coup sûr ce premier résultat.

A ce stade vous ne devez surtout pas rechercher le hauteur du geste mais simplement une diagonalisation dans la souplesse et la décontraction en laissant avancer le cheval de un à deux sabots à chaque battue.

Après une bonne préparation dans un pas très rassemblé ralentissez davantage le pas du cheval tout en conservant l'impulsion jusqu'à ce qu'il commence à diagonaliser de lui-même. Sans perdre le contact avec la bouche du cheval, repartez vers l'avant avec le même souci de progressivité, ralentissez à nouveau, diagonalisez…
La démarche est la suivante : dès qu'il avance, cherchez à raccourcir son pas (perdre en étendue et gagner en hauteur) pour le faire diagonaliser…dès qu'il donne quelques battues, portez le insensiblement vers l'avant…etc…

Votre cheval va se décontracter tout en restant attentif à vos demandes. Son appréhension ou son excitation vont s'estomper, et son piaffer va évoluer.

Un aide, placé de trois-quart arrière par rapport à votre cheval, peut éventuellement veiller à ce que le cheval s'active à l'aide d'une longue cravache maniée avec infiniment de délicatesse. Mais l'exercice est difficile. Il réclame de la part de l'aide un tact développé et une grande expérience.

Il ne s'agit pas de fâcher le cheval mais de l'activer en le décontractant…Tout un Art !

Piaffer : dissociation du poser des membres

Je dispose de plusieurs enregistrements de reprises de mon cheval. En regardant ses piaffers au ralenti, ou image par image, je vois qu'il pose d'abord l'antérieur puis le postérieur. J'ai posé la question sur le forum du CFJD, mais il m'a été répondu qu'il fallait se méfier de la vidéo pour apprécier un mouvement.
Sur votre site à la rubrique "Piaffer" vous dites qu'un piaffer correct doit être parfaitement diagonal. Je pense donc que si la vidéo "ralentie" montre une dissociation des posers des diagonaux c'est que le piaffer n'est pas correct. Est-ce exact, et si oui, pensez-vous que ce défaut puisse venir de entraînement "rollkur" qu'il subit ?


La question est très délicate. Un fort ralenti peut en effet provoquer des distorsions...mais l'arrêt sur l'image est toujours juste. Il ne doit en aucun cas y avoir de dissociation des diagonaux au moment du poser des membres dans le piaffer.
Dans le cas de votre cheval, il s'agit d'un retard du postérieur plus que d'une avance de l'antérieur. Il vous faut donc activer particulièrement ce postérieur afin qu'il s'engage davantage, en modifiant légèrement vos aides et en activant avec une badine sur la hanche le côté paresseux. Mais il faut d'abord vous assurer que votre cheval est véritablement droit lorsqu'il piaffe. Un cheval de travers à toujours tendance à moins activer un postérieur que l'autre.

Chercher aussi à lui donner l'attitude dans laquelle il est le plus en équilibre et dans laquelle il peut véritablement se rassembler.

Le "Rollkur", méthode dans laquelle le cheval est travaillé trés bas, très enroulé, le nez presque dans les genoux, est une méthode très délicate et très discutée, bien qu'elle ai fait ses preuves avec le cheval de la championne olympique actuelle. Utilisées par de grands champions, toutes les méthodes portent leurs fruits! Mais je ne pense pas que le rollkur, soit utilisable par beaucoup de cavaliers! Ils vont mettre leurs chevaux sur les épaules et les encapuchonner...sans être capable par la suite de les relever et de les mettre sur les hanches.

 

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    Attitude-Position / Pas / Trot / Galop / Epaule en dedans / Appuyer
Changement de pied isolé / Changements de pied rapprochés / Pirouette / Piaffer / Passage / Pas espagnol / Levade / Débourrage / Extérieur et Haute-Ecole
 

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